Pourquoi est-ce si dur d’identifier nos besoins ?


Je gère beaucoup mieux mon hypersensibilité maintenant car je parviens à mieux à respecter mes besoins, me protéger et m’écouter.
Voici ce que me partageait récemment une lectrice de ce blog BienDansSaTête.

Je parviens à mieux à respecter mes besoins, me protéger et m’écouter …
Et vous, où en êtes-vous ? Pour respecter ses besoins, il faut déja les connaître.
C’est la question que certains se posent et que j’aborde aujourd’hui : Pourquoi est-ce si dur d’identifier ses besoins ?

identifier ses besoins


Si nous nous posons la questions d’identifier nos besoins, nous commençons toujours par énumérer « l’évidence », à savoir reconnaître les besoins physiologiques tels que dormir, boire, respirer, manger, etc.
Puis, cela fait, nous passons au niveau supérieur. Ce qui donne généralement tout ce qui se rapporte à la sécurité matérielle, professionnelle et sociale.
Alors, si nous manquons de confiance en nous (ce qui est le cas de beaucoup de personnes très sensibles), peu à peu, le doute s’instaure. Pour certains même, un sentiment de culpabilité vient s’immiscer dans l’histoire et là, une nouvelle question se pose : Est-ce que mes besoins ne sont pas plutôt des « caprices » ?


Le rôle de l’environnement pour identifier nos besoins


L’éducation

Elle nous apprend principalement à nous maintenir en vie et comment nous comporter .

Prenons quelques minutes et demandons-nous le plus sincèrement du monde : Est-ce que nos parents ou éducateurs nous ont appris à reconnaître quels étaient nos besoins fondamentaux ?

Sauf rare exception et chance unique : non. Que ce soit en collectivité (crèche, centre de loisirs, école, etc) ou dans notre famille, l’apprentissage tourne autour de nos devoirs, de nos droits, de la manière de se comporter en public. Nous sommes formés à être des membres de la société, c’est une priorité après tout, nous sommes une espèce qui a besoin d’appartenir à un groupe.
Il est rare que l’éducation inclut des rudiments de survie psychique !
Par contre, vous recevez le kit de survie « physique » : bien dormir, bien manger, bien boire, etc. Pour tout ce qui relève des besoins psychiques, nous sommes seuls avec nous-même.



Le contexte social

Regardons dans quel type de culture nous avons grandi. On y trouve très vite l’influence des religions et la mentalité cartésienne.

Dans le modèle cartésien, la Raison est toute-puissante et s’impose à toutes les autres dimensions de l’être. Dans un cas comme dans l’autre le résultat est le même. Cela induit d’emblée un mépris des besoins et de leur expression : les émotions. Et reconnaître ses besoins est d’office blâmable et culpabilisant pour la personne.

Les religions de nos cultures valorisent et exhortent les personnes à agir en respectant des règles, en étant une personne de devoir, en reléguant au second plan ses besoins, voire en les stigmatisant.
Le croyant peut être conduit à refouler autant que nier ses désirs, ses besoins et ses intérêts.

Même si on peut comprendre l’intention positive de ces postures d’évitement, (mieux vivre ensemble), on peut légitimement considérer que le bouchon a été poussé un peu loin.


La valeur de la modélisation pour identifier nos besoins

identifier ses besoins


Comment pourrions-nous lire si nos éducateurs ne nous l’avaient pas enseigné ? Nous ne pouvons pas chacun de notre côté, en autodidacte apprendre la lecture. Cela reviendrait à condamner l’avenir de nos sociétés en faisant reculer l’instruction et l’accès à la connaissance. Ce que nous venons de poser comme principe, s’étend à tous les domaines nécessitant un apprentissage !
Nous ne serions pas capable de vivre comme nous le faisons actuellement si, par le passé, nous n’avions pas reçu d’enseignements nous permettant ensuite ces gestes quotidiens tels que parler, lire, écrire, calculer, conduire la voiture, exercer notre métier, etc. Ces habitudes sont le fruit d’entraînements systématiques imposés par nos parents ou la société.
Or, maintenant, le défi serait d’appliquer cela à la reconnaissance ainsi qu’à la gestion des besoins fondamentaux.

Quelle place y a-t-il eu pour l’expression de vos émotions dans votre enfance ?

Prenons le cas le plus évident : nos parents. Durant notre enfance, ils tentent de nous inculquer des valeurs. Cependant, celles-ci sont parfois en contradiction avec nos besoins, voire, avec nos expériences. Exemple classique : un parent donne une consigne qui est valable pour toute personne polie, mais lui-même ou un autre adulte ne la respecte pas (ne pas dire de gros mots, respecter les personnes âgées, ne pas frapper les autres, etc). Ces principes visent à faire de nous des personnes bien éduquées, certes, autant qu’à être des enfants agréables pour eux .

Et dans notre entourage d’aujourd’hui ?

Nos conjoints et nos enfants influencent également notre manière de gérer nos besoins. Dans ce cas, le conjoint ou l’enfant agit dans son intérêt bien qu’il ne mette pas cela en avant.
En refusant d’obéir à l’assouvissement de son désir, nous devenons alors un mauvais conjoint ou un mauvais parent.

identifier nos besoins

En dehors du cercle familial, toutes les personnes que nous côtoyons au quotidien nous impactent aussi (collègues, voisins, amis, connaissances, etc). Eux aussi tentent de nous convaincre pour que nous les servions au détriment de nos besoins. Par exemple, si nous sommes un bon employé, nous tenons à jour nos dossiers à jour et remplissons les formulaires correctement et les remettons dans les délais. Et ce, quand bien même nous serions surchargés de tâches au-delà de l’humainement possible et au bord du burnout.

Ces diverses situations auxquelles nous sommes régulièrement confrontés, nous font rompre le contact avec nos propres besoins, nous en éloignant toujours et nous faisant mentir sur leur nature réelle.
La conséquence immédiate est notre incapacité à ressentir directement nos besoins.
Si bien que nous n’y répondons plus de la manière la plus adéquate.
Hélas, ainsi, nous développons alors de plus en plus de symptômes dépressifs, de syndromes d’épuisement professionnel…
Le levier du sentiment de culpabilité nous force à nous oublier .


Autrement dit, nos propres besoins deviennent dignes de méfiance, mais ceux des autres sont indiscutables et incontournables. Sans parler des fois où nous nous oublions, simplement pour plaire aux autres et pour se faire accepter. De ces faits, la multiplication des conflits est proportionnelle aux déséquilibres provoqués par ce schéma répétitif.

Notre propre responsabilité, pour identifier nos besoins


Vous l’aurez compris, la difficulté que nous éprouvons à identifier nos besoins dépend de notre éducation, certes, mais également de nos interactions quotidiennes avec les autres. Ainsi que des choix que nous faisons.

Ne sommes-nous pas les premiers responsables de cette difficulté à identifier nos besoins ?
En effet, cela demande un effort conséquent. Il faut un certain courage pour s’interroger sur soi-même. Toute introspection comporte des surprises qu’on n’a pas forcément envie de recevoir.
La peur, celle d’ouvrir la boite de Pandore et de ne pas réussir à en gérer les conséquences, peut s’inviter dans le processus ainsi que la colère, le dégoût ou la tristesse …
N’oublions pas également le jugement : je ne devrais pas avoir tel ou tel besoin …

Ainsi nous censurons nos besoins, au nom de ces souverains principes si bien intégrés: ne pas déranger, ne pas faire de vagues.

Le présent répare le passé. C’est pourquoi, c’est à nous de nous éduquer, et d’apprendre à nous écouter, tout en ne laissant pas la culpabilité et l’envie de satisfaire les autres, étouffer nos besoins personnels.

Nous avons également à nous reconnecter avec notre corps et l’écouter avec attention. Il saura nous présenter nos besoins.

N’ayons pas peur !!!


Nous confondons souvent nos besoins avec leur expression désordonnée.
Avoir des besoins est l’expression de la vie même !
Il s’agit avant tout de les reconnaître sans les juger.
C’est au niveau de leur assouvissement qu’une régulation doit se faire et ne jamais faire de l’autre l’objet de la satisfaction de notre besoin.

Reprenons les rennes de notre responsabilité.
Les colères, les émotions sont légitimes
lire l’article en cliquant ici : Considérer nos émotions comme des partenaires de vie
Avec un peu d’entraînement, vous saurez entendre vos besoins dans leur totalité.

Je vous souhaite une belle exploration !

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4 Commentaires

  • J Louis
    le 10:00h, 05 février Répondre

    J’ai aimé la lecture de ce texte. Je suis pleinement d’accord avec le contenu.

    • Elisabeth Aubret
      le 21:41h, 05 février Répondre

      Merci Jean-Louis !
      J’espère que tu vas pouvoir t’appuyer dessus pour connaître tes besoins de mieux en mieux 🙂

  • Anne
    le 12:01h, 05 février Répondre

    très bien, merci. Reste maintenant à effectuer l’introspection !

    • Elisabeth Aubret
      le 21:42h, 05 février Répondre

      C’est tout à fait ça Anne
      Munissons-nous de nos petites lampes frontales ! Et c’est partiiii

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