La violence et l’hypersensibilité

 

La violence nous concerne tous.
Nous la subissons mais ausi parfois nous la générons.

Elle impacte tout le monde, et évidemment, particulièrement les personnes très sensibles pour qui les émotions sont plus exacerbées que pour les autres.

Nous allons comprendre dans cet article les 5 erreurs que nous faisons souvent au sujet de la violence, et comment vivre mieux dans un monde qui ne nous l’épargne pas.
Cela demande du discernement et de la vigilance, mais vous allez voir que le jeu en vaut largement la chandelle.

Rappel : pour déterminer avec conscience ce qui est votre but dans la vie, vous pouvez télécharger mon livret gratuit en cliquant sur ce lien.

 

1/ De quelle violence parle-t-on ?

 

Voici la définition de Wikipédia :

violence
Pixabay

La violence est l’utilisation de force ou de pouvoir, physique ou psychique, pour contraindre, dominer, tuer, détruire ou endommager. Elle implique des coups, des blessures, de la souffrance, ou encore la destruction de biens humains ou d’éléments naturels.

Il s’agit donc d’une atteinte manifeste à l’autre (humain ou matériel), à ce qui extérieur à soi, ou à soi-même (en tant qu’humain). Elle est concrète (coups, blessures, souffrance, desrtruction …). C’est donc un concept objectivement négatif.

Il importe de faire la distinction entre la violence subie , et la violence ressentie. Les hypersensibles vont la ressentir de façon amplifiée. Ce qui fait à la fois leur force et leur faiblesse.
Faiblesse car ils peuvent se trouver très désemparés, voire même fortement détabilisés et ainsi risquent de l’entretenir par des comportements inadaptés (et devenir violents eux-mêmes).
Force parce qu’ils la voient avant les autres et davantage que les autres. Cela leur donne une motivation extraordinaire , pour l’éradiquer et la stopper.

 

2/ Les 5 erreurs au sujet de la violence

 

1ère erreur : Confondre colère et violence

 

La colère est une émotion et à ce titre, elle est positive au sens où nos émotions sont les garantes de notre équilibre interne.

Voir à ce sujet l’article : Considérer nos émotions comme des partenaires de vie en cliquant sur ce lien

La colère est le signal que notre territoire n’est pas respecté. Elle nous alerte sur le fait qu’une menace pèse sur nous,  sur notre intégrité physique ou morale, et elle nous permet d’alerter l’autre afin qu’ils cesse ce que nous percevons comme une menace.

La colère qui s’exprime sainement tient compte de l’autre.
L’autre n’est pas instrumentalisé ou objetisé. Il est présent (au moins das notre esprit) et respecté.
Quand la colère devient violence, l’autre a disparu de mon champ d’action.

Toute la subtilité est là : comment être conscient de sa propre colère et la prendre en compte, tout en ne la laissant pas jaillir à tort et à travers ?

Bien sûr, cela n’est pas toujours facile à mettre en oeuvre.
La CNV (Communication Non Violente) nous donne de précieuses pistes :

  • Observer les faits
  • Exprimer son émotion et son besoin non satisfait
  • Formuler une demande

 

2e erreur : Croire que la violence résoud les problèmes

 

Avec la violence, on entretient le rapport dominant/dominé.
On perpétue donc un même type de relation, là où l’on voudrait sans doute le changer.

C’est un cercle vicieux qui se nourrit lui-même.
Le coup parti génère un coup rendu.
Et cela donne de la force à ceui qui peut se poser en victime.
Cela peut vite se transformer en un jeu de communication pervers.
La manipulation est facilitée : Voyez comme l’autre est violent !
Le gagnant devient celui qui saura le mieux communiquer. Il n’est pas sûr que ce soit le plus légitime.

La violence dévie l’objectif initial généré par notre boussole intérieure qu’est la colère.
La colère cherche à rétablir une justice, la violence nous  fait perdre ce cap.

 

violence
Pixabay

 

C’est pourquoi il est important, dès que l’on atteint la violence, de prendre du recul pour bien réfléchir à ses objectifs du départ.

 

 

Par exemple si l’on a hélas frappé un enfant. Qu’est-ce qui a emporté mon geste. Est-ce vraiment ce que je veux ? Quel était mon objectif ou mon besoin au départ, qu’est-ce que je veux pour cet enfant ?
Et ne pas se contenter de réponses superficielles, mais bien aller la chercher dans ses profondeurs.

 

3e erreur : Croire que la violence vient toujours de l’autre

 

Toute personne ne peut vivre vraiment que si on la prend en compte, qu’on l’écoute et qu’on l’accueille.
Il en est de même pour toute partie en nous.
Tout ce que nous rejetons de nous-même, que nous refusons de voir etc, va réclamer d’être réintégrée.

Nous avons tous une part susceptible de violence en nous.
Savons-nous la voir ?

Cela ne veut pas dire que nous l’exprimons tous.
Refouler sa colère est une première « méthode » qui est efficace pendant un certain temps.

Mais comme toute partie refoulée, elle va réclamer sa réintégration et parfois d’une manière très désordonnée. C’est alors que l’on peut parler de violence

Mieux vaut être conscient de notre propre colère et de notre propre capacité à la violence avant qu’elle ne nous « pète à la figure » ou à celle de notre entourage.

En thérapie par exemple, cela se travaille en dehors de la présence de l’objet de la colère. On la fait s’exprimer afin qu’elle ne stagne pas en soi. (Ca peut être par des écrits, des expressions orales -cris etc- un engagement du corps -lancements de coussins, batailles en jeux de rôle …)

Je rappele que pour l’inconscient, la fonction symbolique est agissante, et la personne ayant pu exprimer sa colère ne tombera pas dans la violence.

Cliquez ici pour un exemple d’un travail symbolique avec les lettres

 

4e erreur : Croire que la violence se voit au grand jour

 

Elle peut certes sortir avec fracas, occasionant alors de gros dégats dans l’environnement proche ou lointain selon sa force d’action.

Elle se cache parfois dans des espaces en apparence  bienveillants : des propos manipulatoires, des compliments intéressés, des petits arrangements « entre amis ».
Elle est à ce moment là cachée et feutrée.
En est-elle moins destructrice ?
Toutes les victimes de pervers narcissiques apprécieront ce que je dis ici.
Mais les tristements fameux « PN » ne sont pas les seuls à diffuser une violence sourde. La personnalité passive/agressive par exemple est très habile dans ce domaine également.
On retrouve ces comportements au niveau d’organisations ou de systèmes organisés, dès que l’écoute véritable disparaît.

Et encore une fois, nous sommes tous capables de procéder ainsi un jour ou l’autre.

L’abuseur n’est pas toujours celui qu’on croit.

On peut aussi la retourner contre soi, génératrice alors de difficultés (pertes d’energie) et maladies en tout genre.

 

5e erreur : Croire que la haine peut résoudre les problèmes

 

La violence qui prend sa source dans la colère et la frustration est exacerbée par les manques d’amour.
Les études sur le comportement nous montrent que les bébés qui n’ont pas reçu suffisamment d’affection vont dépérir.
Les « faits divers » nous en montre hélas des exemples trop souvent.
Nous sentons bien en nous-même combien le besoin d’être aimé, recevoir de l’attention, que ce que l’on dit, pense ou vit soit considéré, nous est fondamental.

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Lier la révolte par exemple, qui sépare, à l’amour qui unit, semble pratiquement impossible en instantané.
Car c’est un paradoxe : exprimer ses revendications signifie forcément contrarier certains.
Et pour qu’ils entendent, il y a un risque d’escalade « je vais te le dire de plus en plus fort ! … »

Pourtant, si c’est difficile, cela ne signifie pas que ce soit impossible.
La première clé est l’écoute, mais une véritable écoute, pas une écoute de façade. Et pas toujours dans le même sens.
Mettre des mots et qu’ils soient entendus.
La deuxième est qui lui est directement liée est la bonne foi. La mauvaise foi est évidemment tromperie et rien ne peut en sortir de positif.
La troisième est la conscience de sa propre colère et de sa capacité à se montrer violent comme je l’ai déja largement développé.
La quatrième que je vois est la vision d’une situation améliorée, d’un monde meilleur, pour soi et pour les autres.
En effet, si nous partons de l’idée que tout est déja cuit, à quoi bon mettre la main à la pâte ?

Il y a sans doute d’autres clés. Mon propos n’est pas de régler le problème mais d’ouvrir des portes pour que la crise soit une occasion de progrès pour l’humanité.

 

3/ La puissance des hypersensibles

 

Et c’est là que les hypersensibles interviennent !

Personne mieux qu’eux ne sait la douleur de la violence

Nul mieux qu’eux ne connaît la force et la nécéssité de la prise en compte des points de vue de l’autre. L’hypersensible détecte la violence bien avant les autres, c’est à la fois sa force et sa faiblesse.

  • Faiblesse parce qu’il risque d’être submergé par ses peurs
  • Force car il a une connaisance plus profonde des mécanismes en présence et peut à ce titre mieux repérer les points de blocage par exemple.

Chers amis très sensibles, êtes-vous conscients que vous pouvez être ce liant entre les colères et l’amour ?
Non par des paroles et des remontrances, mais en apportant votre pierre à l’édifice à l’endroit où vous vous trouvez, dans votre propre famille peut-être …

En acceptant d’être plus à l’écoute de vos propres tiraillements,

En ne jugeant pas, mais en discernant ce que vous voulez conserver, et ce qui dépasse vos valeurs et qu’il convient de ne pas entretenir.

En accueillant vos colères afin qu’elles ne se transforment pas en violence (tournée contre vous-même ou contre les autres), mais en energie d’action ?

En passant à l’action
Vous qui avez tant besoin de donner du sens à vos vies, voilà un espace idéal pour vous engager utilement !

Et si vous ne vous reconnaissez pas dans la sphère des hypersensibles, êtes-vous prêts à vous brancher au plus vite à votre sensibilité afin de permettre aux mouvements d’humeur de rester ajustés  et porteurs d’avenir plus que de destruction ?

Sommes-nous déterminés à faire de toute crise une occasion de croissance ?

Je vous souhaite à tous une belle reflexion.

 

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6 Commentaires

  • Nathalie puchouau
    le 12:46h, 05 décembre Répondre

    Excellent article Elisabeth qui arrive à point Merci

    • Elisabeth Aubret
      le 22:45h, 05 décembre Répondre

      Avec plaisir Nathalie !
      Merci à toi pour ce petit message bien sympathique 🙂

  • Deng
    le 12:04h, 08 novembre Répondre

    Bonjour, je suis un hypersensible, je vois tout avant les autres, je ressent des choses qui vont arriver, j’ai mes sens beaucoup plus développés que les autres, mais tout cela, m’a isolé. Je n’ai plus d’amis (par choix) je ne supporte plus personne, Je voudrais que ma vie passe vite pour en finir avec tout ça car je soufre beaucoup. Je n’ai plus la force de me battre contre tous. Que puis-je faire ?

    • Elisabeth Aubret
      le 19:40h, 08 novembre Répondre

      Bonjour
      Les hypersensibles sont minoritaires dans ce monde (environ 20% de la population).
      La toute première chose à faire, c’est de ne pas rester isolé et de rencontrer des personnes qui nous ressemblent, donc d’autres hypersensibles.
      Il y a beaucoup de groupes sur internet
      Cela soulage énormément, en permettant de recharger ses batteries.
      Et de pouvoir peu à peu, avec le temps, de trouver une vraie joie dans le fait d’être hypersensible.
      Vous pouvez également vous abonner à ma newsletter sur ce site elisabethaubret.com où je donne de nombreuses approches pour se sentir mieux. Courage à vous.
      Je vous souhaite le meilleur !

  • Dominik
    le 14:22h, 06 janvier Répondre

    Peut on trouver un livre à ce sujet?
    Merci beaucoup

    • Elisabeth Aubret
      le 16:30h, 06 janvier Répondre

      Merci à vous pour cette bonne question.
      Je n’en connais pas malheureusement.
      Mais si un lecteur passant par ici peut nous en indiquer un, ce sera avec plaisir …

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