Changez vos habitudes pour repousser la solitude loin de votre vie !

Nota : Je n’aborde pas dans cet article des situations de solitude souvent dramatiques liées à des conditions très particulières comme la mauvaise santé, l’âge, la précarité … Je suis parfaitement consciente que ces questions nécessitent un travail approfondi et collectif et qu’il ne s’agit alors pas simplement de changer ses habitudes pour repousser la solitude et retrouver une vie sociale et affective épanouie.

repousser la solitude
Image Pixabay

Mais cela ne m’empêche pas de vous inviter, lecteurs de ce blog « Bien Dans Sa Tête », à réfléchir sur vos leviers possibles pour repousser la solitude qui vous pèse.
Nombre d’entre vous m’ont exprimé ce sentiment douloureux de manque relationnel et affectif, de ne pouvoir suffisamment partager et échanger avec d’autres, voire de ne pas parvenir à vivre en couple comme vous le souhaiteriez.
Pour aborder ce vaste sujet, voici un premier tour d’horizon :

 

1/ Est-il vraiment possible de repousser la solitude ?

Quels que soient les efforts que vous ferez,  les options que vous prendrez et les habitudes que vous changerez, il est bon d’être conscient que la contrainte existentielle de solitude existe au cœur de tout être humain.  En tant qu’êtres incarnés, nous nous sommes séparés de notre mère pour survivre. La cicatrice du nombril reste la marque indélébile de cette séparation originelle. Et depuis notre premier souffle, nous avons à vivre avec une solitude et une peur de la séparation ontologiques.
Si l’angoisse vous saisit, éviter la lutte stérile. Je vous invite à regarder cette réalité comme une constante humaine. Vous pourrez ainsi la voir, la nommer et ne pas vous laisser engloutir en elle. L’angoisse est certes en vous, mais elle n’est pas vous.

 

2/ Faites un petit examen le plus honnête possible de votre situation

1) Etre à l’écoute de ses propres besoins

Parler de relation, c’est parler d’un courant, d’une circulation, d’un partage. Le lien a besoin de 2 pôles pour s’établir.
Mais paradoxalement, ce partage commence avec soi-même. S’écouter soi-même est donc déjà une toute première démarche à accomplir. Etre capable d’écouter ses forces et ses faiblesses, ses qualités et son ombre, le langage du corps …c’est savoir qui l’on est et où on veut aller.

2) Etre à l’écoute des besoins des autres

Demandez-vous en même temps si vous pouvez être attirant pour les autres.
Souvenez-vous de ce qu’on a pu vous reprocher et faites un petit travail de tri entre ce qui vous parait juste et ce qui a pu être infondé selon vous, fruit de la projection des autres.
Séparez ce que vous prenez à votre compte et ce que vous rejetez.
Il ne s’agit pas d’être parfait bien entendu, mais de se préparer à être un compagnon, une compagne de route.

bien dans sa tête
Mais si vous avez des difficultés personnelles, si votre énergie est trop orientée vers la gestion de vos propres problèmes, il ne vous en restera peut-être pas assez pour mettre en place et entretenir des rapports équilibrés avec les autres. Vérifiez si vous émettez beaucoup de négativité par exemple.
Des personnes peuvent être attirées par vous afin de vous venir en aide, mais que deviendra le lien quand vous serez rétabli ?

Et l’on en arrive à cette question est fondamentale :

Y a-t-il vraiment de la place pour les autres dans votre vie ?

Vérifiez votre motivation et les freins éventuels
Jusqu’où va votre désir de fuir une certaine solitude ?
Demandez-vous ce qui est agréable dans votre actuelle situation d’esseulé, et ce que vous n’êtes pas prêt à perdre ou à changer dans vos habitudes.
Rédigez par exemple deux listes en deux colonnes sur les avantages à rester seul, et les inconvénients et méditez sur les résultats. Observez avec attention de quel côté penche la balance et en fonction de quels critères.
Sans oublier les critères invisibles bien entendu ! Ceux qui n’ont pas été écrits noir sur blanc mais dont vous sentez confusément l’influence …(comme par exemple je n’aime pas les fêtes arrosées dans le cas où vous cherchez des amis ou je ne suis pas prêt(e) à partager mon appartement si c’est un couple que vous voulez former)

 

3/ Comment l’empathie vient vous aider

Et simultanément, apprendre à mieux se connaître et se comprendre ouvre les portes de l’accès aux autres. Il s’agit dès qu’une ouverture se présente, de s’engouffrer sans attendre dans la merveilleuse aventure de la découverte, au sens large (personnes, mais aussi animaux, plantes, écosystème, galaxies etc). S’avancer avec curiosité et s’entraîner à accueillir.

lutter contre la solitude
image pixabay

Attention, cela demande un gros changement par rapport aux fonctionnements habituels.

Passer d’un systême où l’on émet à un fonctionnement où l’on reçoit

Il s’agit de cesser d’être en émission perpétuelle (et d’émettre à tout-va : je pense à ceci, à cela, je m’exprime, je juge, je fais…) et passer à une posture en réception : (et recevoir ce qui vient : qu’est-ce que cette personne/lieu/animal à à me dire, à m’apprendre.

Ecouter vraiment, c’est s’intéresser, honorer le point de vue des autres tout simplement, sans devoir l’adopter.
Il n’y a pas à être d’accord avec eux ni à les aimer spontanément, pas plus qu’à à résister, réagir ou à les détester.

repousser la solitude
Image Pixabay

Cela produira chez l’autre un véritable miracle : il pourra s’appuyer sur vous pour formuler ses envies, ses ressentis, ses besoins. Il pourra se sentir accueilli sans jugement, exister simplement, et se développer sereinement.
Et des liens harmonieux pourront émerger entre vous si affinité.

L’apport des neurosciences

Ce que nous savons intuitivement et par expérience est confirmé par la recherche sciencifique.

L’empathie est la reconnaissance et la compréhension des émotions et des sentiments d’une autre personne.

repousser la solitude
Etre en empathie et dans une écoute soutenante déclenche la production d’ocytocine (hormone de l’attachement) dans le cerveau.
Cela permet la sécrétion de molécules cérébrales comme la dopamine, les endorphines et la sérotonine. On les appelle les neurotransmetteurs du bien-être. Ils font passer l’information entre les neurones. Cela génère une sensation de détente dans l’organisme qui fait baisser le stress.

Les travaux du professeur Bruce McEwen à New York par exemple montrent que le stress provoque des niveaux toxiques de cortisol, qui détruit des neurones dans le cortex préfrontal et l’hippocampe.
Il démontre à l’inverse que l’empathie et l’attention augmentent la production d’ocytocine. Lorsqu’on est moins stressé, l’organisme peut se tourner vers des actions de coopération qui favorisent les liens d’amour et d’amitié.

 

4/ Croire à sa bonne étoile et lâcher-prise 

J’espère que ce petit tour d’horizon ne vous aura pas semblé trop exigeant.

Il prend en compte un certain nombre de critères.
Il ne peut cependant pas saisir tout l’aspect moins rationnel  des choses : ce je-ne-sais-quoi qui fait que l’on se plait, ou que l’on est passionné par une cause (pour intégrer une association par exemple) et qu’on donne alors le meilleur de soi-même, démultipliant les liens de valeur.
Cette confiance en soi et dans les autres qui se réveille au détour d’un chemin, une puissance d’attraction avec un être particulier …
Et si les habitudes à changer pour repousser la solitude n’étaient pas avant tout de renoncer fermement au défaitisme et de croire en la possibilité d’un lien merveilleux ?
Si vous avez besoin de cultiver votre optimisme,
cliquer ici pour découvrir un article qui vous y aidera !

En résumé :
regarder avec honnêteté votre situation personnelle (freins éventuels etc)
s’intéresser (vraiment) à l’autre
projeter une issue positive et lâcher prise

Je vous souhaite de belles découvertes accompagnées d’une brassée d’optimisme-réaliste en toutes circonstances !

 

Abonnez-vous gratuitement à l’Elisalettre, la missive consacrée à votre bien-être, à travers les yeux d’Elisabeth !

6 Commentaires

  • Ma
    le 20:56h, 03 juillet Répondre

    La solitude, que je distingue de l’isolement est aussi une source de vie, de créativité, de cheminement vers soi même. Elle peut être apprivoisée et faire lumière. Apprendre à se sentir reliée même au creux du silence est une voie fertile, parfois aride et exigente. Il me semble aussi important de jouir de ce que la solitude vivante nous apporte de présence, d’intimité avec le monde, avec l’autre quand on ne se sent pas isolée. Mais c’est aussi une question de justesse, de possibilité de choix…Merci pour cet article qui suscite en moi une vraie réflexion sur ce qu’est pour moi le sens de la solitude.

    • Elisabeth Aubret
      le 09:06h, 05 juillet Répondre

      Merci Ma, c’est vrai, j’étais focalisée dans cet article sur les aspects négatifs. de la solitude (qui devient alors peut-être l’isolement)
      Il y a une belle et féconde solitude, si bien illustrée dans ce poème par exemple. L’acte créatif d’ailleurs n’a-t-il pas besoin d’une nécessaire solitude ?
      :
      Après les chemins
      de crête
      et l’aridité
      au désert

      tu berces
      ton corps
      du pas solitaire

      tu accueilles
      le murmure
      qui naît du silence

      au creux de la brèche
      tu n’es plus séparée
      de la tendresse
      du monde

      Traces du souffle

  • Paul
    le 23:07h, 04 juillet Répondre

    Quand on regarde les statistiques sur le sujet, cela donne le vertige : 12% de la population souffrirais de solitude malgré un monde hyperconnecté et ce n’est pas le fait des personnes âgées. Elle est devenue même pour certains auteurs un défi majeur à combattre. Quand elle n’est pas choisie mais imposée et non recherchée, elle est vécue comme une expérience pénible avec son;lot d’émotions négatives : ennui, tristesse, dépréciation de soi, frustration…
    Merci encore pour ce dossier délicat à traiter et des stratégies exposées pour en sortir.

    • Elisabeth Aubret
      le 10:07h, 05 juillet Répondre

      C’est un sujet qui revient en effet assez régulièrement dans la bouche de mes patients.
      J’aime beaucoup les émotions que vous notez car elles sont très parlantes (et rebutantes) et nous plongent dans le concret des conséquences d’une solitude non choisie.
      C’est en effet un sujet délicat et complexe qui ne se satisfera pas d’un article. D’où l’intérêt des échanges qui élargissent les points de vue, un grand merci d’y participer. Ma croyance est que chaque réflexion participe au mieux-être de tous, à l’instar du fameux colibri, le plus petit des oiseaux, qui fait sa part …

  • Mireille
    le 15:29h, 07 juillet Répondre

    Bonjour Elisabeth
    Quelques pensées qu ont fait naître ton article sur la solitude:Ce dont je te remercie car pour moi,actuellement ,le plus important est un retour sur moi et la possibilité de m ‘exprimer.Il me semble que très longtemps plus ou moins consciemment je n ‘ai pas su dire non,c ‘est à dire que j ‘acceptais tout,que je n ‘avais pas d ‘opinion,en fait je n .existais pas,de ce fait contrairement à ce que j ‘attendais,j’etais isolée,isolée au milieu des autres.
    Peut être est ce Cela cette impression d ‘isolement
    En fait,peut-être par habitude…Je crois aimer la solitude mais l’isolement je peux en souffrir…‘contradiction…?
    Cordialement

    • Elisabeth Aubret
      le 07:29h, 08 juillet Répondre

      Bonjour Mireille
      Tu soulèves un élément capital : peut-on vraiment être en lien avec les autres si on ne l’est pas déja avec soi-même ?
      Sortir de l’isolement (qui serait une solitude subie) signifierait alors se trouver soi-même.
      Tu en témoignes en tout cas. Peut-être même t’adaptais-tu à outrance pour éviter l’isolement et cela ne faisait que le renforcer finalement … ?
      Je crois entendre dans ta réflexion que tu en prends conscience en tout cas. Cela sonnerait pour toi le début de la fin de l’isolement 🙂
      Ce qui est formidable.

Publier un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Indiquer votre site internet est optionnel.