Etes-vous hypersensible ? Quelques indices pour vous mettre la puce à l’oreille

Sait-on jamais qui on est ?

Ce matin, tout tranquillement, je m’apprêtais à rédiger cet article et en ouvrant mon ordinateur … je tombe sur un article expliquant que des chiens dressés pour accompagner des personnes malvoyantes qui avaient été volés ont été rendus à leurs éleveurs.
Et mes yeux se sont remplis de larmes.
Me dépêchant de mettre à distance cette réaction émotionnelle incontrôlée, je reporte mon attention sur le sujet que je veux aborder aujourd’hui dans mon article. Et il se trouve que j’avis choisi de vous parler d’hypersensibilité.

hypersensible
image pixabay

Ca ne s’invente pas. La vie est décidément merveilleuse.
Alors je fais un arrêt sur l’image que j’ai de moi-même.

Pauline quant à elle me raconte hier combien les échanges avec sa correspondante anglaise sont importants pour elle. Elle me rapporte combien cela lui apporte de la force et de la consolation. Pauline a-t-elle une sensibilité plus importante que la moyenne ?

Etes-vous vraiment hypersensible ? Qu’est-ce qu’un hypersensible et comment sait-on si on appartient à cette grande famille ?
Et d’ailleurs, à quoi cela sert-il de le savoir ?

Etes-vous un(e) personne hypersensible ?

Rappelez-vous ce que vous vous êtes dit spontanément lorsque vous avez lu le sujet de cet article, Avez-vous pensé que cela pouvait vous concerner, ce qui constituerait un premier indice de qualité ?
La grande majorité de ceux à qui j’ai posé la question de l’éventuelle présence chez eux  d’une hypersensiblité, m’a répondu par la négative.
Et pourtant, j’avais perçu chez eux une sensibilité qui me paraissait exacerbée.
J’en conclus que le terme est probablement péjoratif. Il n’est pas bon de se reconnaître hypersensible.
Ca fait faiblard ou un peu gnan-gnan, peut-être ?
Même l’expression du talentueux neuropsychiatre Boris Cyrulnik, les douillets affectifs, n’est pas très valorisante.
Sans doute que les hypersensibles sont perçus globalement comme des enquiquineurs (y compris par les hypersensibles eux-mêmes !!!) puisqu’ils ont besoin de plus d’attention et de délicatesse que la moyenne ?
Et vous, accepteriez-vous de vous reconnaître dans cette catégorie de personnes ?

Comment sait-on si on fait partie de la grande famille des hypersensibles ?

Qu’en disent les spécialistes de la psychologie ?

La réponse n’est pas tranchée.

Elaine N. Aron est une psychologue américaine qui a consacré une grande partie de son travail à l’hypersensibilité. L’expression qu’elle a choisie pour caractériser les personnes hypersensibles est : ces gens qui ont peur d’avoir peur.

Pour Boris Cyrulnik, on l’a vu, il s’agit de douillets affectifs.

J’ai lu récemment dans un article de Psychologies magazine que la plus grande hantise des hypersensibles est la séparation.

Certains font une association entre Quotient Intellectuel élevé et hypersensibilité. Mais attention aux confusions. Si les personnes dites précoces  très sensibles, cela ne veut pas dire que tous les hypersensibles sont précoces !

Donc, si vous vous reconnaissez dans ces différentes propositions, il y a de bonnes chances de penser que vous êtes concernés par cette caractéristique.

Et vous, qu’en dites-vous ?

La piste des émotions

Personnellement,  je n’ai pas particulièrement remarqué que toutes les personnes à sensibilité élevée ont peur d’avoir peur. Ceci n’est valable que pour une part d’entre eux.
Les émotions sont bien sûr beaucoup plus fortes chez les personnes à haut degré de sensibilité. La peur en fait partie mais n’est pas le seul marqueur.
Et pour vous-même, qu’en diriez-vous ?
Où en êtes-vous avec la colère ? le dégoût ? la tristesse ou l’angoisse ? ou des émotions agréables comme la joie ou l’émerveillement ?

hypersensible
Image Pixabay                                                                                                                                                  La philosophie à notre secours

La plus grande hantise des hypersensibles serait la séparation, comme indiqué dans l’article de Psychologies ? De la même façon que pour « ces gens qui ont peur d’avoir peur », je pense que c’est le cas pour certains mais pas pour tous.
La philosophie existentialiste décrit 5 contraintes existentielles, qui sont communes à toute l’humanité.
Ce sont la solitude, la finitude (qui concerne en effet l’angoisse de séparation), la contrainte de perfection, la responsabilité et la quête de sens.
A mon avis, les hypersensibles sont susceptibles d’être touchés plus que les autres par ces fameuses contraintes existentielles, mais pas seulement par une en particulier.

Et vous ? Avez-vous des moments où la solitude vous angoisse ? ou le besoin d’être parfaits, ou encore des questionnements très forts sur le sens de votre vie ? Une difficulté avec la gestion de votre responsabilité ou encore comme le disait l’article, vivez-vous un enfer au moment des séparations ?

ma vision

J’ai choisi une expression très simple mais qui est la seule qui me convienne vraiment : l’intensité du vécu émotionnel est plus élevé que pour la plupart des personnes et les difficultés de l’existence les atteignent de plein fouet.
Par exemple, la remarque d’un collègue qui aurait touché Paul à 30 % sur une échelle de 0 à 100, pourra toucher une personne hypersensible à 70%. hypersensible

Pourquoi est-ce important de savoir si on est hypersensible ?

L’enjeu est beaucoup plus important qu’il n’y parait.

Se connaître est une des clés majeures du mieux-être.
Le « connais-toi toi-même » de Socrate est devenu un véritable slogan qu’on retrouve partout.
Voir le secret n°3 de mon guide des 10 serets pour retrouver joie de vivre et sérénité
Ne pas le faire, c’est prendre le risque de se perdre, d’être balayé au gré du dernier vent qui passe car on ne pourra s’appuyer sur ce que l’on sait de soi pour y résister.
Rester dans l’illusion et projeter sur les autres ce qui nous appartient ne mène pas bien loin.
Et ces raisons sont d’autant plus valables lorsqu’on est hypersensible :
Savoir qu’on l’est donne un sens à bon nombre de souffrances et permet de s’en prémunir, de mieux doser les espaces et les situations ou l’on peut s’avancer. Et ceux pour lesquels il vaut mieux s’abstenir.
Savoir que l’on est hypersensible permet de comprendre tout simplement pourquoi ce qui parait si simple à certains devient plus difficile voire insurmontable pour soi-même.
Eviter les erreurs de diagnostic : depression qui n’en est pas une, caprices trop rapidement (et injustement) détectés …

Etre heureux, c’est être en harmonie avec sa nature profonde !

Comment appeler ces personnes à la sensibilité plus réactive ?

Hypersensibles, douillets affectifs, personnes à haute sensibilité, émotifs, sentimentaux peut-être ?
Qu’en pensez-vous ? Si vous vous reconnaissez dans cette caractéristique, comment la nommeriez-vous ? Comment diriez-vous que vous êtes ?

Il ne s’agit pas du tout de se mettre dans une case. Car la case n’existe pas tout simplement. Il s’agirait plutôt d’un curseur.
Comme je l’ai indiqué tout à l’heure, les angoisses existentielles sont communes à toute l’humanité, et bien sûr, les émotions également.
Il n’y a pas les hypersensibles et les autres, de façon tranchée.  Il y a plutôt des situations dans lesquelles on est plus touché que d’autres. Et lorsque c’est plus souvent, on peut parler de trait de caractère.
Bien entendu, la personne qui n’exprime pas ses émotions n’est pas forcément moins sensible. Elle l’ est peut-être tellement qu’elle évite d’y être confrontée.

J’espère de tout cœur que vous y voyez plus clair et que vous savez mieux vous situer dans l’échelle des sensibilités.
L’essentiel est de vous jauger vous-même pour apporter la réponse à cette question. N’hésitez pas à écrire dans les commentaires votre vision du sujet, et en particulier si vous vous reconnaissez dans l’appellation « hypersensible ».

Vive les hypersensibles !

J’aimerais ajouter l’immense considération que j’éprouve pour les personnes de haute sensibilité.
Il est difficile de vivre dans un monde qui n’est pas normé comme soi-même. Cela peut prendre beaucoup plus de temps pour trouver sa place, l’épanouissement ne va pas de soi.
En contrepartie les hypersensibles possèdent un trésor immense : celui de capter les petites choses, la finesse des événements, la délicatesse des situations, la subtilité des relations. Lorsqu’un hypersensible parvient à se stabiliser et à rentrer dans l’empathie, il y injecte dans le monde une puissante dose de finesse et d’égards .
N’est-ce pas là une définition de l’amour dont nous avons tous tant besoin ?
Les hypersensibles sont représentants de cela ! Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.

 

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16 Commentaires

  • Sandra
    le 09:45h, 19 juin Répondre

    Très belle article que j’ai dévoré et que j´approuve, merci ELisabth

    • Elisabeth Aubret
      le 18:45h, 19 juin Répondre

      Mmmmm … ainsi, tu as dévoré l’article ? Il se pourrait donc que ça fasse écho en toi …
      Puis-je dire alors : bienvenue au club !?
      Merci pour ton message Sandra !

  • Zet
    le 12:20h, 19 juin Répondre

    Je ne changerai rien de mon hypersensibilité. C’est vrai que beaucoup de choses sont exacerbées dans ma vie mais que de joies que je ne percevrais pas.
    Par contre, je pense qu’il faut être plus forts.
    Contrôler ses émotions sans les refouler !
    Supporter l’attitude et le regard des autres car il m’arrIve souvent d’ être « décalée « 
    Qu’importe, la force, l’énergie, et la lumière sont très présentes dans ma vie et de plus en plus Rien que d’ecrire ces mots j’ai les larmes aux yeux mais c’est du miel dans mon cœur . Namasté

    • Elisabeth Aubret
      le 19:00h, 19 juin Répondre

      J’aurais beaucoup de questions Zet et en paticulier celle-ci : comment avez-vous fait pour surmonter les inconvénients de l’hypersensibilité ?
      Merci de votre témoignage qui donne beaucoup d’espoir 🙂 J’aime le « et de plus en plus » ! Sortir des cercles vicieux c’est bien, mais mettre en route le cercle vertueux, c’est top !

  • Mireille
    le 16:20h, 19 juin Répondre

    Bonjour Elisabeth ;ta lettre du Mardi est la bienvenue; Ce qui m à touchée tout d abord est la solitude que tu ressens dans ta nouvelle façon de travailler.Et puis en effet l hypersensibilité c était moi.J en suis resté à une remarque de psy qui date de bien longtemps qui m avait dit que j étais une écorchée vive:Je l ai cru .Il est vrai encore actuellement que je réagis douloureusement à certaines paroles et même attitudes.D autre part,il m avait été dit assez violemment(Je l ai ressenti ainsi)il n y a pas si longtemps que je ne supportais pas la contradiction.Est ce que cela se rejoint ?Je ne me suis pas sentie concernée par ce qu ont dit les différentes personnes que tu site.Je relis le secret 3 Je suis peut-être flou mais surtout pas confiance en moi,en ce que je dis et pense
    Une chose dont je suis sûre,c est qu’il m est plus facile de m exprimer par écrit que verbalement
    Merci Elisabeth pour tout ce que tu fais,du fond du coeur

    • Elisabeth Aubret
      le 19:11h, 19 juin Répondre

      Alors, continue à écrire, c’est chouette !
      Tu as sans doute une mine de choses à exprimer.
      L’hypersensibilité se décline en beaucoup de couleurs différentes.
      Mais en effet, ce que tu nous partages ressemble bien à de l’hypersensibilité …
      Beau sujet à creuser 🙂 Merci pour tes généreux retours Mireille.

  • Ma
    le 16:20h, 19 juin Répondre

    Bonjour,
    être touchée par l’infime des choses, faire partie des gens qui doutent, acceillir le mouvement de la vie en soi, embrasser la joie et la souffrance avec les mêmes bras. Pouvoir parfois suspendre quand tout s’emballe en revenant à la délicatesse du souffle.
    Peut-être c’est de cette manière d’Etre au monde que naît aussi la créativité si on arrive à etre pour soi même une amie.
    Merci Élisabeth pour ce regard tendre et je souhaite courage à ceux et celles qui apprivoisent et laissent ouvert en eux cette richesse de la sensibilité.
    Et bonjour aussi aux hyposensibles….

    • Elisabeth Aubret
      le 19:18h, 19 juin Répondre

      Haha Ma vous me surprenez ! Toute occupée à considérer la condition des hypersensibles, j’en avais oublié les autres …
      Voilà bien une heureuse délicatesse 🙂 Merci pour eux !
      A travers vos mots j’entraperçois l’infiniment ténu. L’hypersensibilité affine la perception on dirait …

  • Elisabeth Aubret
    le 19:21h, 19 juin Répondre

    Mireille et Ma, vous avez posté vos deux messages exactement au même moment.
    Des sensibilités se seraient-elles rencontrées sur un autre plan ? …

  • Ma
    le 20:27h, 19 juin Répondre

    Synchronicités? Nous ne sommes jamais séparées. Merci d’avoir relevé cette trace des liens invisibles, et merci à Mireille.

  • Zet
    le 20:50h, 19 juin Répondre

    Pour faire face à mon hypersensibilité, par bonheur je ne l’ai jamais refoulée .J’avais conscience des joies procurées par cette caractéristique. Parmi les personnes qui m’appréciaient et qui m’appre Actuellement.
    On m’a toujours dit « ne change rien, reste comme tu es « 
    Ben oui mais faut quand même assumer et personne ne peut le faire à notre place.
    Alors tous les soirs je prenais mon grand cahier à spirale et j’inscrivais tous les désespoirs de la journée et les joies bien súr. Il y avait beaucoup de désespoirs car tout est exacerbé et ensuite ou en même temps je demandais « au secours « à Dieu le père . Ce n’était pas : «  mon Dieu aidez-moi à assumer «  mais c’était : « au secours ». Ensuite comme protégée la nuit m’apaisai t ensuite et le lendemain j’avais la force pour continuer. Je précise que ce cahier à spirale n’était pas un journal mais un cahier où je couchais par écrit toutes mes émotions. Je consultais également le Tarot de Marseille. Je lui posais mes questions. Il m’a beaucoup inspirée et quelquefois même il me bousculait pour me faire réagir et ne pas me laisser emporter par le manque de courage. En fait je pense que Dieu le Père me faisait ainsi passer son message.
    Çà m’est arrivé de relire dernièrement ces cahiers. C’est impressionnant d’y lire les cris de désespoirs et les révélations du Tarot.
    Je précise que j’ai eu des soucis, des deuils dans ma vie mais comme tout le monde. Je n’ Jamais dit ces désespoirs peut-être par fierté, j’ Beaucoup d’amour propre. C’’est aussi ce qui m’a permis de toujours remonter.

    • Elisabeth Aubret
      le 16:04h, 20 juin Répondre

      Un très grand merci Zet pour ce précieux de vous-même que vous nous confiez aujourd’hui.
      Je crois qu’il pourra aider des lecteurs de cette page.
      Comme évoqué avec Mireille, voilà revenir la question d’écrire pour aller mieux.
      Vous abordez aussi la spiritualité qui vous a bien portée dans les moments difficiles.
      Les hypersensibles ont sans doute des antennes que d’autres n’ont pas …

  • PASCALE
    le 07:46h, 20 juin Répondre

    Bonjour Elisabeth

    L hypersensibilité est très difficile à vivre si on la subit . Tout est trop …les souffrances et les bonheurs mais elle est une énergie de vie merveilleuse car elle ouvre sur l’ empathie, la bienveillance ,le beau et ultimement sur le sacré

    • Elisabeth Aubret
      le 16:35h, 20 juin Répondre

      Oui Pascale. De mon point de vue, l’identifier c’est déja le premier moyen pour cesser de la subir inconsciemment.
      Et comme Zet, tu nous rappelles également l’ouverture au sacré.
      A chacun(e) de trouver comment ouvrir cette porte là. C’est le neuvième secret de mon guide des 10 secrets pour retrouver joie de vivre et sérénité.
      (https://elisabethaubret.com/10-secrets/) et c’est si précieux !

  • Paul
    le 13:12h, 20 juin Répondre

    L’hypersensibilité est une vraie difficulté de vie. Quand la personne est face à n’importe quelle situation un peu difficile ou face à des relations conflictuelles, les émotions sont exacerbées et difficiles à maîtriser : le cœur s’emballe, la transpiration est excessive, l’angoisse et la peur s’installe…une stratégie d’évitement se met en place et les situations dans lesquelles les personnes ne sont pas très à l’aise sont évitées. La séparation est effectivement la plus difficile des situations à vivre. Un travail important est à mettre en œuvre pour prendre de la distance face à l’événement générateur : cela passe par une meilleure connaissance de soi, de ses émotions, du mécanisme qui conduit à leur exacerbation : des outils existent comme par exemple une pratique régulière de la méditation et une rééducation de la respiration. Le danger réside dans un repli sur soi (pour éviter), une difficulté pour avancer (c’est en tout cas plus difficile…). Les disciplines de l’intériorité constituent une aide indéniable mais elles ont aussi tendance à accentuer ce repli sur soi….
    Merci d’avoir traité ce sujet un peu tabou tout de même, car c’est souvent perçu dans la société comme un signe de faiblesse et plus particulièrement dans le monde du travail !!!

    • Elisabeth Aubret
      le 16:44h, 20 juin Répondre

      Merci beaucoup pour ces passionantes précisions.
      J’aime beaucoup votre constat : « les disiplines de l’intériorité constituent une aide indéniable mais elles ont tendance à accentuer ce repli sur soi ».
      Toujours ce fameux équilibre à trouver ! quand la solution devient le problème … Sachons y être vigilant.
      Et oui ô combien l’hypersensibilité est méprisée et en particulier au travail. Ca réveille mon côté pourfendeur d’injustice et donc ma motivation à intervenir sur ce sujet !

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